Né à Londres en 1967, Marc Ming Chan y passe ses quatre premières années, puis quitte la Grande-Bretagne pour Hong Kong, ville natale de son père, Chan Kei Cheung, peintre chinois réputé. Sa famille s’installe enfin, en 1975, en France, dans les Ardennes, région natale de sa mère. Celle-ci ouvre quelques années plus tard une galerie d’art – The Art Gallery – et un atelier d’encadrement et de matériaux pour artistes encore en activité aujourd’hui. 

Sans pour autant être l’élève de son père, c’est néanmoins dans l’atelier de ce dernier que Marc Ming Chan commence à développer une approche figurative du dessin au fusain qu’il accompagne de textes. En 1984, il monte à Paris et s’inscrit à l’École Supérieure des Arts Appliqués Duperré. Il est très rapidement repéré par Jean-Paul Gaultier et intègre son atelier de création. Il collaborera ensuite avec François et Marithé Girbaud et Barbara Bui.

Parallèlement, pendant près de dix ans, il poursuit une pratique picturale continue influencée par les grands maîtres classiques à l’instar de Van Dyck, Rembrandt ou Ingres, sans oublier Francis Bacon, figure tutélaire de son œuvre.

En 1996, il crée Fury 161, sa propre société de création graphique qui marque une nouvelle direction dans son travail plastique. C’est dans le très petit format – en particulier la feuille 21 x 29,7 cm – que va s’exprimer dès lors l’hyperréalisme de ses dessins au crayon graphite. Il y interroge l’homoérotisme de l’univers militaire ou policier, en reproduisant des heures durant et avec une minutie obsessionnelle les détails des différentes tenues guerrières, ainsi que les armes associées qu’il considère autant comme des substituts phalliques que comme des symboles de virilité. Ils constitueront l’essentiel de l’ouvrage From 0 to 1 (1997). En parallèle, il réalise des croquis érotiques où l’observation accrue des détails physiologiques le dispute aux études anatomiques classiques. Ils seront publiés sous le titre Pornotraffic (1997). Il édite parallèlement des estampes et des cartes postales afin que son travail soit accessible et se diffuse largement, en particulier dans la communauté gay européenne. Il les expose dès lors dans des galeries, librairies, magasins ou établissements dédiés à Paris, Amsterdam ou New York. Il est ainsi invité à participer au projet Beau comme un Camion, manifestation artistique collective initiée par Caroline Bourgeois, Marc Donnadieu, Elisabeth Lebovici et Pierre Del Fondo et qui a pris part au défilé de l’Europride à Paris, en 1997. Son entretien avec Guillaume Dustan est publié en 2003. Ce cycle de dessins s’achève par la série P38/Variation qu’il signe de son propre nom, et dont certaines occurrences à l’instar de P38/variation n°1 (2004) ne sont pas sans rappeler tout à la fois Jérôme Bosch et Pier Paolo Pasolini. Celle-ci sera exposée à la galerie RX, à Paris, en 2006.

Aujourd’hui, Marc Ming Chan s’attache principalement à dessiner des personnages masculins, féminins ou transgenres dont les visages à l’élégance austère sont pris au piège de constructions labyrinthiques ou de machines biomorphiques semblables à une extension de leur cerveau. Nourries de cinéma d’anticipation, ces œuvres évoquent ainsi subtilement la complexité psychologique des êtres humains à l’heure du transhumanisme. Parallèlement, il expérimente des constructions complexes en bois peint qu’il considère comme des maquettes de chambres de méditation ou de resourcement.


  • 2011 : Point Rouge Gallery, rue du Dahomey, Paris 11e (France)
  • 2006 : « The World Largest Men » (Carte blanche à Henri Van Melle), Galerie RX, avenue Matignon, Paris 8e (France)
  • 2005 : Librairie Blue Book, rue Quincampoix, Paris 3e (France)
  • 2001 : Galerie PM&Co (Pierre-Marie Couturier), Passage du Grand-Cerf, Paris 2e (France)
  • 2000 : Librairie Pause Lecture, rue Quincampoix, Paris 3e (France)
  • 1999/2000 : Espace MrB, Amsterdam (Pays-Bas)
  • 1998 : « Drawers », Feature Gallery, New York
  • 1998 : Galerie RE (Pierre Staudenmeyer), rue Quincampoix, Paris 4e (France)
  • 1997 : Salon de l’Association des Artistes Européens, Prüm (Allemagne)
  • 1997 : Jobart Galerie, rue Keller, Paris 11e (France)
  • 1997 : « Pornotraffic », Espace Rude, Rue du Temple, Paris 4e (France)
  • 1996 : Salon de l’Association des Artistes Européens, Prüm (Allemagne)
  • 1996 : « Transparence Uniforme », Espace Cox, Paris 4e (France)
  • 1995 : Espace Keller, rue Keller, Paris 11e (France)
  • 1989 : Espace H Prévost, Marché Serpette, Saint-Ouen (France)